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Elégie... envol de libellules

La porteuse du secret - Chapitre 1

 

Une nuit ordinaire éclairé au rayon de Lune où le vent renforce la fraîcheur le déclin… Alors que la mystérieuse inconnue effeuillent ce qui ressembla à un manuscrit, une feuille de la délicieuse inconnue atterrit aux pieds du vieil homme… voici ce qu’il lit :

 

« La porteuse du secret….

 

Elle joue sur son piano sa mélancolie.

Les yeux se perdent dans le vide.

Et les pensées la prennent entière :

Abandon des soupirs dans l’air…

 

Elle joue sur son piano sa tristesse,

Vieilles douleurs transpercent  sans cesse…

Ses yeux ne pleurent plus.

Ses rêves l’ont déplus.

 

Elle joue sur son piano

Les mots de ses lèvres scellées.

Elle ne sait plus aimer,

Elle attend sa mort inavouée…

 

Elle joue sur son piano…

La noirceur de sa vie… d’un choir…

Dans cette pièce caresse l’espoir

En son corps… la voix d’une soprano.

 

Elle jouait sur son piano.»

 

 

 

Le vieil homme alla  à sa rencontre lui rapporter ce triste écrit. Mais avant de la quitter, sa curiosité l’emporta. C’est alors qu’il lui posa « Pourquoi cette si profonde mélancolie ? Quel est dont ce secret que vos vers conservent mystérieusement ? »

 

La jeune femme sourit. Après le silence en pause, ses lèvres murmurèrent :

 

« J’étais une soprano. Mais ma vie à deux cordes a pris fin un beau soir… (Elle s’arrêta un moment. Une pause silencieuse, de nouveau, puis elle reprit.) J’ai trop donné… J’ai toujours voulu donné plus que ce que je pouvais. Et ma voix s’est envolée… . Depuis, je me suis reconvertie. Un ami m’y a aidé. Mais ma nouvelle vie n’est pas des plus faciles… Ceci dit, on a tous des secrets. Vous ne croyez pas ?

 

-  Oui, nous en avons tous, avec l’âge, dit-il. Mais votre blessure antérieure me semble encore très présente dans votre vie. Êtes-vous complètement reconvertie ?

(D’un sourire, elle esquive la question et  détourne la question …)

 

-  Que faites-vous de votre vie ?

 

Tout en souriant, il lui répondit :

 

-  Ma vie est un théâtre. Entre tragédies et quelques comédies, je lève le rideau…mais que je sois côté cour ou côté jardin, je tapisse les murs de mes souvenirs. Il existe cet endroit.  Un vieux et petit théâtre transmis de père en fils... Aujourd’hui, il voit la tragédie de ces derniers instants comme un dernier soupir…

 

- Quel malheur cause ce désespoir ? L’argent, je suppose ?

 

- Il est encore en très bonne état… même sans spectacle. La lassitude a gagné le cœur des gens. A une certaine époque, ces petites pièces faisaient sa renommée. (Puis il détourna la conversation)

Vous écrivez depuis longtemps ?

 

- Depuis l’enfance, mais je n’ai jamais chanté mes écrits… trop triste sans doute.

 

- Vous jouez un instrument ? Du piano ? De la flûte enchantée ? dit-il, avec un brin d’humour.

 

-   Du piano… J’en joue encore. Pour moi-même sans doute…

Quand vient l’heure de ma solitude.

Il m’arrive même de fredonner l’air…

Je me sens ni malheureuse, ni seule quand mes doigts se mettent à danser sur les touches noires et blanches. Mes yeux se ferment. Et c’est un tout autre voyage… J’oublie mes douleurs et mes peines. Mon cœur se sent léger et libérée… Une osmose de liberté.

 

- L’âme se nourrit du florilège de la musique…

 

- Oui… c’est vrai …

Vous êtes le seul à savoir, dés ce soir, que je n’ai pas arrêté le piano. Dit-elle d’un petit rire amusé qu’Alfred accompagna d’un sourire.

Ils discutèrent longuement d’un tout et des riens de leurs vies… Paroles entre sagesses et d’espérances sur les bassesses de leur existence, entre autres…

 

Puis Alfred reprit :

- Vous savez… J’ai un vieux piano dans mon théâtre… il n’y a pas besoin de poussé des vocalises pour l’accompagner… Et ce serait un plaisir de vous entendre. De plus, ce serait peut-être un bon moyen pour faire fuir la mélancolie  et la rancœur en vous, vous ne trouvez pas ?

 

Dans un long silence, la jeune femme se tait…

 

Puis il dit :

-  Je m’excuse, je ne voulais pas vous blesser… (elle l'interrompra)

 

- Je ne suis pas blessée, dit-elle un peu ennuyée puis elle se rattrapa… Ce serait avec plaisir de faire la connaissance de votre piano, dit-elle d’un doux rire.

 

Le vieil homme se mit à rire, gentiment. Et dit :

-  Alors, ça vous dit ?

 

- Oui, avec plaisir. Quand pourrais-je venir ?

 

- Il se fait tard… Je vous propose demain soir. Je passerais vous prendre ici, disons pour 20h. Cela vous conviendrait-il ?

 

- Oui, d’accord. Je serais là.

 

- Alors… A demain.

 

- A demain.

 

Puis soudain la jeune femme se retourne et crie :

 

« Au faite, mon prénom c’est Elisabeth. Et vous ?

 

- Alfred, enchantée Elisabeth. A demain.

 

-  A demain, Alfred.

 

 

Et les deux compagnons se séparèrent d’un signe de la main…

 

Une nouvelle page de leur manuscrit vient de s’inscrire…

 

 

 


Tous droits réservés - 2013 - Lauriane Lopès


12/01/2013
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